Post-confinement : vers un monde d’après plus résilient

Assurer la continuité d’activité a été la priorité des organisations tout au long de la crise sanitaire. S’il est encore difficile d’imaginer « le monde d’après », nous pouvons nous interroger sur ce que vont devenir à court et moyen terme les dispositifs digitaux mis en œuvre chez nos clients et comment en faire des leviers d’amélioration durables. La vision de Philippe Roger, Directeur Général Orange Consulting.

La validation du télétravail à grande échelle

Force est de constater que la crise mondiale aura été un vecteur de changement considérable sur la question du télétravail. Le confinement a en effet permis dans un délai extrêmement court d’en tester l’efficacité pour les réunions, le pilotage de projets complexes et même les séances de créativité.

Le temps est aujourd’hui venu de mettre en place un modèle plus hybride, entre le confinement d’hier et un nouveau nominal de demain. Tout l’enjeu résidera dans la synchronisation des équipes en présentiel et celles en télétravail. Cette nouvelle donne devrait changer durablement notre façon de travailler. Elle sera également l’occasion de repenser l’aménagement de nos espaces de travail physiques et digitaux, levant au passage certaines barrières géographiques pour gagner en efficacité.

Une réorganisation digitale sinon rien

Le dialogue continu avec nos clients français et internationaux nous a permis d’identifier certaines problématiques récurrentes liées au contexte sanitaire. Dans le secteur industriel, la réouverture des sites passera nécessairement par une nouvelle organisation limitant au maximum les interactions physiques. C’est là que le digital entre en jeu : la géolocalisation des opérateurs et des objets qu’ils utilisent peut, par exemple, optimiser leurs déplacements et limiter les rencontres inopportunes. Accroître l’autonomie des opérationnels avec des solutions numériques mobiles comme le planning digital ou les déclarations de production limitera d’une part les interactions physiques et augmentera, d’autre part, la pertinence de leurs décisions.

Dans le secteur du retail, il est désormais incontournable pour les distributeurs de biens de consommation ne rentrant pas dans les produits de première nécessité de recourir à un canal de vente digital. Le e-commerce s’est ainsi imposé dans l’urgence pour certains commerçants tandis que pour d’autres, ce canal digital leur a permis de monter en puissance. Mais la sortie de confinement ne résout pas tout : la flânerie dans les magasins restera contrainte pour une durée encore inconnue et les clients ayant adopté le canal digital cherchent désormais une cohérence entre canaux physique et numérique. La réinvention de l’expérience client passera sans doute par la création ou le renforcement d’un modèle multi-canal laissant libre-court à la « flânerie digitale » avant de passer à l’achat en magasin.

Vers une plus grande résilience des machines et des processus

Les secteurs d’activité étant diversement touchés par la crise, les habitudes de la population ont évolué et la demande s’est transformée : moins de transport ou de tourisme, plus de santé et de produits de première nécessité… Flexibiliser l’outil de production va permettre de faire face à ces fortes variations de la demande. Pour cela, la formation des opérationnels sur de nouvelles lignes de production peut être enrichie à l’aide de gammes opératoires digitales mobiles, voire des solutions en réalité augmentée. Nous souhaitons également accompagner nos clients pour augmenter la résilience de leurs opérations et de leurs infrastructures digitales dans l’éventualité d’autres événements critiques à venir. Cela passe notamment par la réalisation d’audits flash, la révision de leur Plan de continuité d’activité ou de leurs stratégies d’infrastructures digitales.

Les grands changements opérés ces derniers mois ont accéléré la mise en place de dispositifs digitaux que l’entreprise pouvait déjà envisager avant la crise pour gagner en efficacité. Les actions que nous avons pu mener pour sécuriser et adapter nos fonctionnements trouveront donc tout leur sens si elles s’inscrivent dans une perspective durable et profitable. Gageons que les entreprises auront désormais à cœur de retrouver un équilibre harmonieux entre la logique de rentabilité à court terme et celle de la gestion du risque pour prendre les décisions d’investissement les plus rationnelles.