Morbihan Habitat émet des titres participatifs pour soutenir ses investissements

C'est l'un des dispositifs de la loi Elan, dont Morbihan Habitat - né de la fusion, il y a un an, de Vannes Golfe Habitat, Lorient Habitat, Bretagne Sud Habitat - a décidé de se saisir pour diminuer les tensions sur le marché locatif local. En l'occurrence, l'émission de titres participatifs, des valeurs mobilières qui, acquises par des acteurs institutionnels, permettent de renforcer les fonds propres de la structure. Et lui donnent donc la possibilité de consolider ses capacités d'investissement.

50 millions d'enveloppe

Concernant l'office public de l'habitat (OPH) morbihannais, les communautés d'agglomération de Vannes et de Lorient se sont déjà engagées sur un montant de 2,5 millions d'euros annuels. Le département, lui, a prévu d'en investir 5. Ce qui, conjugué aux interventions d'Action logement et de la Caisse des Dépôts permettra de réunir une enveloppe de 50 millions d'euros au total pour les prochaines années. De quoi apporter une vraie bouffée d'oxygène au bailleur qui prévoit de porter son rythme de construction à 900 logements par an à partir de 2026, 300 de plus qu'aujourd'hui.

Il faut dire que, jamais, la pression sur le secteur locatif n'aura été si forte dans le département. Les délais d'attente battent des records : un an en moyenne dans les terres, deux ans sur la côte. Le nouveau mode de soutien à l'OPH, doit donc permettre de « résorber ces difficultés », a récemment affirmé David Lappartient, président du conseil départemental, conscient des risques d'aggravation de la pénurie dans les années à venir.

Anticiper les besoins

Selon les projections, le territoire devrait en effet gagner quelque 40.000 habitants supplémentaires d'ici 15 ans. Un phénomène aggravé par la diminution du taux d'occupation des foyers, lié notamment au développement des familles monoparentales. Divisé par deux en un demi-siècle, celui-ci avoisine désormais 1,8 personne par foyer.

L'intervention des collectivités en matière d'habitat dans le département est d'autant plus urgente que la flambée des prix se poursuit dans le parc locatif privé. Selon le dernier baromètre de la Fnaim, le loyer médian s'y élève à 10,40 euros le mètre carré (pour un T2), en hausse de 3,3 % sur un an et de 12,6 % en cinq ans.

Par Guillaume Roussange – Les Echos - Publié le 1 févr. 2024 à 16:05. Mis à jour le 1 févr. 2024 à 16:13