Les gardiens d'immeuble morbihannais pourraient être bientôt assermentés

Le dispositif est encore en cours de réflexion, mais le préfet du Morbihan, Pascal Bolo, l'envisage « sérieusement » : faire assermenter les gardiens d'immeuble afin que ces derniers puissent constater de petites infractions et dresser des contraventions. « Ce serait sur la base du volontariat », a indiqué le préfet lors d'un récent point presse.

Réflexion engagée

Pour l'heure, rien n'est acté. La décision a seulement été votée, la semaine dernière, en conseil d'administration par Morbihan Habitat, le plus important bailleur du département. Les modalités de mise en oeuvre sont étudiées avec les « services de l'Etat et les collectivités » a indiqué Erwan Robert, directeur général de Morbihan Habitat, à nos confrères du Télégramme, ajoutant que cette assermentation serait uniquement « proposée » à la cinquantaine de gardiens de l'office. Et donc, en aucun cas, rendue obligatoire.

A la manière des gardes champêtres d'autrefois, dont le nombre ne cesse de diminuer, les agents pourront dresser des contraventions courantes relatives aux dépôts d'ordures sauvages, au stationnement gênant, aux dégradations ou aux nuisances sonores. Le tout évidemment après avoir suivi une petite formation - une dizaine d'heures au total - leur délivrant le statut de garde particulier assermenté (GPA) et avoir prêté serment devant le tribunal judiciaire.

Dispositif de dissuasion

L'initiative prise dans le Morbihan n'est pas isolée. Certaines métropoles, dont Paris, ont d'ores et déjà testé le dispositif, qui s'inscrit dans le droit fil des conclusions remises, en juin 2022, par l' Institut Montaigne. Sa proposition n° 25 préconisait en effet de systématiser la présence des gardiens, ou de médiateurs, dans le parc social afin de lutter contre les incivilités. Le système a semble-t-il fait ses preuves, la direction de Paris Habitat a constaté une diminution de moitié, en moyenne, de ces actes malveillants, dans les zones test.

Dans le Morbihan, l'objectif est identique. La préfecture a en effet renforcé sa politique de lutte contre la délinquance au cours des derniers mois. Plusieurs opérations d'ampleur ont notamment été menées pour juguler le trafic de drogue dans le département. Résultat : l'année dernière, les saisies de cannabis ont doublé et même triplé pour celles de cocaïne avec plus de 13 kg interceptés.

Par Guillaume Roussange – Les Echos - Publié le 20 févr. 2024 à 11:30. Mis à jour le 20 févr. 2024 à 12:09