Les Français s’adonnent de plus en plus aux activités artistiques et les musées connaissent depuis 2011 des taux records de fréquentation. Cet engouement, certainement en lien avec les expositions temporaires de grandes qualités, poussent les musées à enrichir un peu plus l’expérience du visiteur. Pour toucher une audience plus large (âges des visiteurs, situation géographique) et susciter l’intérêt pour l’art, les musées adoptent des stratégies de digitalisation très diverses.
Nous verrons dans une première partie comment le musée s’est digitalisé. Puis dans une seconde partie, nous aborderons un nouveau concept : le musée virtuel ou 3.0.
le musée digitalisé : moderniser et renforcer l’image positive des musées
Il est évident que le musée, à la fois lieu de conservation, de présentation d’œuvres d’art mais aussi espace d’enseignement et de recherche, ne sera jamais complètement virtuel. Car le fondement même de l’expérience du musée, c’est la relation directe entre le visiteur et des œuvres originales. Cette relation à l’œuvre originale – dans sa dimension, sa physicalité, le rapport avec le corps du visiteur tend à s’enrichir avec le numérique.
rendre l’art plus accessible : de nouveaux supports, de nouvelles expériences de visites
1 les supports de visites sont plus interactifs et plus modernes
Fini le temps de l’audioguide traditionnel sous forme de boitier. A l’ère des Smartphones et des tablettes tactiles, l’audioguide « nouvelle génération » devient un terminal numérique nomade. Et ces nouveaux supports multimédia ont deux intérêts :
- cela permet de personnaliser les parcours des visiteurs : c'est le cas du quai Branly, où on le découvre sous un format de « guide multimédia » permettant au visiteur de créer son propre parcours à travers une sélection de 80 objets présentés directement par les conservateurs du musée.
- cela ouvre le champ des possibles : le Musée du Louvre propose ainsi un guide multimédia en 3D, accessible sur les Nintendo DS depuis mars 2012 considérant que «ce nouveau guide multimédia constituera un outil précieux pour faire de la visite au Louvre une expérience dynamique et personnelle enrichissante permettant ainsi d’accorder une attention particulière au public peu familier des musées, qui n’associe pas a priori le patrimoine à l’univers innovant du divertissement interactif. »
2 la culture se scanne dans le musée grâce au NFC, RFID ou QRCode
Pour améliorer et assister les parcours de visite, quelques musées utilisent le NFC, la RFID ou le QRCode (pour les mobiles non équipés de la technologie sans contact). Parmi les différentes utilisations, on retrouve l’obtention d’informations sur différentes œuvres d’art au sein des musées : c’est le cas par exemple du MAMAC (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain) qui a mis en place plusieurs bornes NFC permettant de se renseigner sur une vingtaine d'œuvres.
Au-delà de l’aspect informatif, les applications permettent une immersion sensorielle : c’est le cas par exemple du musée du Quai Branly qui propose des autocollants RFID associés à un instrument de musique exposé.
Depuis quelques jours, Orange est partenaire officiel du musée du Louvre-Lens. Un guide de visite basé sur une visualisation en 3D des galeries a été créé. L’expérience se prolonge jusqu’au domicile ; puisque muni de son ticket d’entrée, le visiteur peut retrouver sur le site internet du musée ses œuvres favorites enregistrées au fur et à mesure de sa visite.
3 la connaissance devient un jeu grâce aux applications
Un autre axe de développement de la culture est la mobilité : avec des terminaux digitaux et connectés (Smartphone, tablette numérique, lecteur mp3…), l’art s’introduit chez les gens pour séduire les jeunes générations peu habituées à pousser la porte des institutions culturelles. Ces visiteurs de demain peuvent ainsi utiliser de nombreuses applications gratuites pour jouer, s’informer, se cultiver ou découvrir des expositions temporaires et des lieux culturels. ) .
rendre l’art rentable : le digital comme nouvelle source de revenues pour les musées
Plus qu’un outil de communication de communication, le numérique est une véritable source de revenues :
- directs : Nous l’avons vu, les applications d’expositions provisoires sont généralement payantes, à partir de 1,59 €, et peuvent aller jusqu’à 19,99 € pour certains e-catalogue sur iPad.
- indirects : en offrant des applications gratuites pour découvrir le lieu culturel ou ses activités, le musée augmente le nombre de visites en créant un lien privilégié avec le public. C’est ce que montre une étude en expliquant que les musées interrogés étant déjà tournés vers les mobiles ont, en moyenne, 194 000 visiteurs par an, contre 86 800 dans les musées qui ne se tournent pas vers ce support.
Adeline Brogard
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Je suis consultante au sein du pôle de compétences Relation Client & Innovation d'Orange Consulting, entité conseil d'Orange Business, et accompagne les entreprises dans la réussite de leur transformation numérique. Aujourd'hui, je travaille sur les services de "parcours client cross canal" et je m'intéresse particulièrement à l'évolution des usages multi-terminaux des consommateurs. Intéressée par le web et les nouvelles technologies, j'aime découvrir les tendances digitales de demain et les transformations qu'elles apportent dans notre approche de la relation client