L'Afrique pionnière du business des services mobiles

Avec ses 650 millions d’abonnés, l’Afrique est le continent du mobile par excellence. Plus qu’un gadget, il représente souvent pour les clients le recours le plus efficace pour leurs démarches. Les services mobiles ingénieux foisonnent et donnent des inspirations !

 

Cap sur le « continent mobile »
En Afrique, le nombre d’utilisateurs des services mobiles croît 2 fois plus vite que la moyenne mondiale. Avec 1,1 milliard d’habitants, le continent est la 2ème région du globe la plus connectée après l’Asie-Pacifique.

Près de 70 % de la population africaine utilise les services mobiles. À la différence des pays du Nord, qui privilégient les applications de divertissement, les Africains sont intéressés par les outils d’aide à la résolution des problèmes du quotidien.

L’accès à certaines informations, produits ou services se révèle difficile dans les zones rurales. Le smartphone et ses services constituent d’excellents moyens de surmonter cet obstacle. Doté d’une forte créativité, le continent africain devrait dépasser les pays du Nord dans un avenir proche en matière de capacité d’innovation.
 

Esoko change la vie de 350 000 agriculteurs
Esoko (« marché électronique » en swahili) contribue à faire changer les choses. Cet organisme à but non lucratif fournit un accès mobile à des informations commerciales essentielles, ainsi qu’à des conseils qui ont permis à 350 000 agriculteurs d’améliorer leur pratique, au Ghana et en Ouganda.

Le service mobile le plus populaire est un accès instantané aux cours des matières premières : un véritable outil d’aide à la décision lors des négociations ! En parallèle, Esoko fournit des préconisations sur les périodes de semence.

Selon une récente étude de la New York University, publiée mi-2014, le recours à ce système a permis aux agriculteurs d'augmenter leurs bénéfices entre 2012 et 2014, tout en contribuant à l’harmonisation des prix dans leurs régions.

David Aduama, responsable de la communication d’Esoko, complète : « Il s’agit de soutenir le développement économique en Afrique via les technologies mobiles. Le continent a le potentiel pour se nourrir et pour nourrir le monde, mais ses performances sont actuellement insuffisantes et il n’exploite même pas 70 % de ses capacités ».


BrainShare : l’égalité face à l’éducation grâce au digital
Afin de réduire les inégalités entre les apprenants issus de la classe moyenne urbaine et les enfants démunis des zones rurales, BrainShare a développé une plateforme d’e-learning et de m-learning permettant à tous d’accéder à des ressources éducatives.

« Nous devons résoudre un problème concret, à savoir transmettre des contenus à des enfants aussi simplement que possible », explique Charles Muhindo. « Comme ce dispositif est destiné aux plus pauvres d’entre eux, nous devons offrir de nouveaux modes d’apprentissage accessibles avec des moyens limité, à un coût minimal ».

Simple et innovant, ce service pose quelques difficultés en Ouganda et au Rwanda, où près de 30 % des apprenants ne disposent pas d’un accès ponctuel à Internet pour se connecter à BrainShare.

Ainsi, grâce au réseau de téléphonie mobile GSM, les apprenants peuvent accéder à des contenus tels que des notes de cours qui leurs sont envoyées par SMS, après avoir tapé un code.

Accessible grâce au protocole USSD, pris en charge par tous les mobiles, ce système permet un accès large aux contenus éducatifs, comme le rappelle Charles Muhindo, le fondateur et dirigeant de BrainShare : « Le système est un peu contraignant, mais comme l’accès à Internet est parfois indisponible ou trop coûteux, il constitue souvent la meilleure option ».



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