L'assurance, laboratoire de la révolution numérique

Pour accompagner le lancement d’#InsurTech, qui vise à rapprocher le monde des startups de celui des assureurs, le pôle de compétitivité Finance Innovation vient de publier un livre blanc dédié à la transformation numérique de l’assurance. Retour sur les principales conclusions de l’étude.

Connaissez-vous les quatre V ? C’est un peu comme les quatre fantastiques, mais appliqués au secteur de l’assurance, confronté de plein fouet à l’émergence de l’économie de la donnée. Quatre V pour Volume, Vélocité, Variété et Véracité des données à traiter. Quatre impératifs auxquels doivent répondre les assureurs, dont le métier consiste finalement à optimiser la couverture au risque de leurs clients en faisant le meilleur usage des données qu’ils leurs confient. Des impératifs toujours plus prégnants à l’heure du Big Data et des objets connectées, puisque ces derniers produiront d’ici 2020 plus de 50 % du total des données disponibles dans le monde. Probablement plus que dans tout autre secteur, les assureurs doivent donc apprendre à recueillir et à traiter cette énorme masse de données.

priorité stratégique

Face à ces enjeux, c’est bel et bien tout le métier de l’assurance qui est appelé à se transformer. Sous l’impact de la donnée, la couverture du risque change de nature : le service devient plus individualisé, moins mutualisé et soulève une nouvelle complexité en termes de protection de la vie privée et des libertés individuelles. A tel point que « le numérique est désormais la priorité stratégique des grands acteurs » de l’assurance, écrit Jean-Hervé Lorenzi, le président de Finance Innovation, en introduction du Livre Blanc. Benoît Thieulin, président du Conseil National du Numérique, enfonce le clou. Interviewé dans le cadre de ce livre blanc, il estime que « l’assurance de demain sera métamorphosé par la révolution numérique ; elle pourrait même constituer selon Tim O’Reilly le modèle économique « natif » de l’Internet des Objets ».

6 axes stratégiques et 30 domaines d’actions prioritaires

Pour Bernard Spitz, le président de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA), « l’InsurTech est [ni plus ni moins] l’avenir du secteur ». Il a donc profité de la présentation du livre blanc pour appeler à « jouer collectif, dans l’intérêt de tous les assureurs ». Un appel manifestement entendu : pas moins de 200 professionnels ont participé à ce livre blanc pour définir 6 axes stratégiques et 30 domaines d’innovation prioritaire. Les passer tous en revue ici serait fastidieux, mais citons tout de même la problématique du passage d’une assurance de la possession à une assurance de l’usage ; le crowdinsuring (l’assurance collaborative) ou les dispositifs assurantiels liés à la santé et à la vieillesse ; mais aussi la réorganisation de l’entreprise autour des flux d’information, et enfin la question essentielle de la confiance. Un mot résume l’ensemble de ces actions : l’utilisateur ! Désormais, tous les regards sont tournés vers lui.

la confiance, critère clef

« Il faut convaincre sans cesse les utilisateurs que les outils déployés reposent sur la confiance » a d’ailleurs martelé Axelle Lemaire, la Secrétaire d’Etat au numérique, qui ouvrait la matinée de présentation du Livre Blanc. Dans son interview, le président du Conseil National du Numérique lui emboîte le pas. « La transformation numérique doit être saisie comme une opportunité pour le secteur de l’assurance de créer de nouveaux critères de confiance, sans quoi le développement de services et produits assurantiels innovants sera inefficace ». Cet impératif, au cœur de l’assurance de demain, fixe aussi le cadre d’un monde désormais digitalisé, faisant finalement de l’assurance, au regard des enjeux qui la caractérisent, un laboratoire d’excellence de la révolution numérique.

Joévin

crédit photo : © Gstudio Group

Joevin Canet

Journaliste, passionné par le digital, j'ai couvert l’actualité numérique au sein de l’équipe digitale d’Orange Business et accompagné le déploiement du dispositif éditorial appliqué aux blogs et aux réseaux sociaux de l'entreprise.