Le Data Scientist est le métier le plus recherché du moment. C’est lui qui analyse les données collectées sur le Web, dans les points de vente, pour y déceler nos habitudes, nos goûts et nos désirs. Un moyen de vendre plus, mais aussi et surtout un outil pour améliorer nos vies dans les « Smart Cities » du futur. Guillaume Belly, ancien chercheur, évoque sa passion pour les données et comment il est devenu Data Scientist chez Orange Applications for Business.
Chimiste de formation, qu'est-ce qui vous a poussé à devenir Data Scientist ?
J'ai été ingénieur en recherche et développement pendant une dizaine d'années, notamment au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) où j'ai pu constater la montée en puissance du Big Data, déclencheur de multiples projets. Je me suis dit qu'il serait intéressant de me reconvertir dans ce domaine et devenir Data Scientist. J'ai alors suivi le cursus du Mastère Spécialisé dispensé par Grenoble Ecole de Management, et Grenoble-INP Ensimag. Il s'agit d'une formation en Big Data qui développe une double compétence en techniques informatiques liées au Data Sciences et Business.
Qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans le Big Data ?
Outre le volet purement technique, ce qui m'intéresse le plus dans ce type de projets, c'est générer de la valeur à partir de la donnée et créer de la valeur business pour son entreprise. A mon sens, le Data Scientist doit intégrer toute la chaîne de valeur, depuis la donnée brute jusqu'au cas d'utilisation métier qui va en découler. C'est ce lien qui fait toute la beauté du métier de Data Scientist.
Comment avez-vous rejoint Orange ?
Orange Business est partenaire de ce Mastère Spécialisé, et c'est assez naturellement que, diplôme en poche, j'ai rejoint la division Orange Applications for Business. C'était l'opportunité de travailler sur les solutions Big Data les plus en pointe et sur des masses considérables de données. De plus, Orange propose son expertise en Big Data aux entreprises, ce qui représente de multiples défis à relever dans de nombreux domaines.
Quels sont, selon vous, les domaines qui vont bénéficier le plus du Big Data ?
Le secteur de la distribution, la "Smart Agriculture", l'usine du futur vont bénéficier des apports du Big Data, mais c’est dans ce que l’on nomme la "Smart City", la ville intelligente, que ses apports seront le plus spectaculaires pour les gens. Très concrètement, plusieurs problématiques de la ville intelligente trouveront dans le Big Data un outil d'amélioration et d'optimisation hors pair. Une analyse fine des flux de véhicules va permettre d'optimiser les plans de circulation des rues, tandis que les transports collectifs pourront être améliorés en fonction des besoins réels des usagers. L'analyse des données va apporter des réponses innovantes dans bien d'autres domaines de notre quotidien. Consommation énergétique, éclairage urbain, gestion des réseaux d’eau, tous les aspects de la ville du futur bénéficieront très concrètement de ses apports.
Quelles qualités doit avoir un bon Data Scientist ?
Le Data Scientist est un peu le mouton à 5 pattes. Il faut être à l'aise avec le volet technologique. Nous travaillons sur des technologies émergentes qui évoluent encore très rapidement. Il faut être agile, se remettre en cause continuellement. Cela dit, maîtriser la technique n'est pas suffisant, car nous travaillons avant tout sur de nouveaux usages. Il faut imaginer la valeur que l'on va pouvoir tirer des données pour nos clients, et c'est en cela que le métier de Data Scientist est réellement passionnant.
Alain Clapaud
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Développeur repenti, je suis journaliste dans la presse informatique depuis près de vingt ans maintenant. Depuis les premiers temps du E-Business jusqu'à l'informatique des grandes DSI, je m’intéresse aujourd'hui à l'impact du numérique sur les entreprises sous toutes ses formes. Parmi mes sujets de prédilection, le Big Data et le Cloud Computing bien évidemment, mais aussi la robotique, l'Intelligence Artificielle, l'Internet des objets.