Dans sa 9ème édition, le baromètre de l’économie numérique publié par l’université Paris-Dauphine et Médiamétrie* souligne l’impact du digital sur nos modes de travail, mais aussi l’ampleur du défi à relever pour des entreprises et des collaborateurs parfois mal préparés.
Plus de 40 ans après les premières heures d’Internet, les opportunités liées à la transformation digitale s’imposent comme une évidence. Et bien qu’elles ne soient pas toutes égales face au phénomène, les entreprises ont amorcé le mouvement, de manière plus ou moins volontariste et avec plus ou moins de réussite.
les Nouvelles Technologies impactent en profondeur nos modes de travail
Si elles bouleversent les relations entre l’entreprise et son écosystème, les Nouvelles Technologies (NT) impactent également les modes de travail et de fonctionnement. Cette transformation digitale interne est une réalité pour la plupart des collaborateurs comme en attestent les résultats de l’étude menée par l’Université Paris-Dauphine. La quasi-totalité des personnes interrogées (96%) déclare ainsi que l’arrivée des NT dans l’entreprise a modifié leur façon de travailler. Les trois quarts ont constaté un impact majeur et ce, quels que soient l’âge, la région, le sexe ou la CSP. La fonction communication, la comptabilité, la recherche et le marketing sont particulièrement impactées, notamment dans le secteur privé. Mais la sphère publique n’est pas en totalement en reste et elle se lance, à son rythme, dans une indispensable transformation numérique.
Cet impact est évidemment positif pour 75% des personnes interrogées. Globalement, les NT ont rendu leur travail plus efficace. Tout n’est toutefois pas rose au royaume du digital. Dans plus d’un cas sur deux (57%) les gains en efficacité s’opèrent au détriment des relations humaines. La capacité des NT à simplifier le travail reste par ailleurs à démontrer. Plus d’un quart des personnes interrogées (26%) perçoit même le digital comme une source de complexité. Près d’un tiers pointe du doigt son caractère chronophage (28%). En favorisant l’accès aux ressources de l’entreprise, les NT ont paradoxalement intensifié le rythme du travail et atténué les frontières entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
6 personnes sur 10 considèrent que les formations préparent mal aux métiers actuels
Cette évolution culturelle et technologique ne se fait pas sans difficultés. Même pour les « digital natives » qui se heurtent, en entreprise, à des règles et contraintes auxquelles ils ne sont pas toujours préparés. Le plus surprenant, c’est en effet le décalage perçu entre les réalités du terrain et l’offre de formation en France. Pour 58% des personnes interrogées, les formations scolaires et universitaires préparent mal aux métiers actuels et à cette transformation digitale. Une lacune qui souligne non seulement l’importance de la formation professionnelle, mais aussi celle de l’accompagnement des utilisateurs. Car l’appropriation des NT dans le monde de l’entreprise est un phénomène qui peut prendre du temps. Elle relève à la fois de critères très personnels (mon métier, ma formation, mon rapport à l’informatique…) mais aussi d’une dynamique collective (mon équipe, mon entreprise…).
seules 2% des entreprises ont un ADN Digital
Sur le plan collectif justement, le jugement de l’observatoire Netexplo est sans appel : seules 2% des entreprises ont un ADN digital. Pour les autres, la route de la transformation digitale est souvent longue et semée d’embûches. Mais il existe un chemin sur lequel, les NT permettent de réconcilier la performance opérationnelle et la performance sociale. Comme le souligne l’étude, il en va de la compétitivité de nos entreprises et de la qualité de l’offre de travail.
* Enquête réalisée en février et mars 2014 par la chaire d’économie numérique de l’Université-Paris Dauphine et Médiamétrie auprès d’un échantillon 1032 internautes âgés de 15 ans et +.
Daniel Gonçalves
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