Ces dernières années, les hôpitaux publics ont massivement investi pour moderniser leurs équipements. Ainsi, l’enveloppe des investissements hospitaliers a doublé en 7 ans, aidés en cela par les Plans successifs « Hôpital 2007 » et « Hôpital 2012 ». L’un des objectifs était de développer les systèmes d’information hospitaliers, qui représentent 15 % du montant des enveloppes régionales du plan Hôpital 2012.
Ces différents plans ont permis, par exemple, d’accélérer le développement du projet de Dossier Médical Personnel (DMP), un projet public lancé par le ministère français de la Santé en 2005.
pourtant, de grands manques subsistent
Un maillon, presque immatériel mais important : celui du repère, essentiel pour chacun et pour la prise en charge des patients. Celui qui ferait que le patient n’est pas réduit qu’à un dossier, un code, une pathologie, et qu’on oublie parfois de le considérer comme un être capable d’angoisses, de doutes, de se poser des questions…un être capable d’être perdu lorsque ce dernier cherche, tout simplement, à trouver l’information ou prendre rendez-vous, être reçu et suivi…
Savez-vous comment opérer lorsque vous-même ou l’un de vos proches est touché par la maladie ? Comment prendre rendez-vous avec un spécialiste ? Vers qui se tourner ? Qui et comment le contacter ?
le parcours patient se transforme souvent en un parcours du « combattant patient »…
Gardons cependant espoir. Ces projets sont des plans à long terme et les efforts en ce sens commencent à avancer, même si la tendance est toujours de privilégier la donnée informatique au parcours lui-même. Toutefois, si ces progrès aident à mieux connaître les patients, mieux les traiter, pouvons-nous alors espérer qu’ils aident à mieux les accueillir ? De façon à permettre non seulement la réduction du stress lié à leur combat, mais aussi à permettre aux établissements hospitaliers à mieux s’organiser ?
créer du lien par les nouvelles technologies
La stratégie hôpital numérique, qui définit un plan entre 2012 et 2016, conforte l’amélioration des technologies chez les établissements hospitaliers en implémentant un plan de développement et de modernisation des systèmes d’information hospitaliers (SIH).
Une autre brique est par conséquent lancée. Il faut espérer que ces nouvelles évolutions permettent de prendre en charge de façon plus claire le chainon principal qui humanisera ces futures machines qui ne demandent qu’à être alimentées : le parcours patient au sens humain et organisationnel.
Aujourd’hui paradoxalement, ce sont des organismes de plus petite taille qui ont non seulement appliqué les évolutions possibles pour améliorer le traitement médical et administratif des patients, mais qui ont aussi avancé sur les sujets liés à l’accueil. Le centre municipal de santé Etienne Gatineau Sailliant, nouveau-né à Gennevilliers, en est un joli exemple. Ce centre sous la direction du Docteur Alain Tyrode-Morelli a compris la nécessité d’allier l’efficacité des nouvelles technologies dans le traitement des patients et la création d’un parcours patient qu’ils cherchent sans cesse à améliorer, et qui tend à prendre en considération les étapes suivantes :
JE MINFORME, JE PRENDS RENDEZ-VOUS, JE PREPARE MON ARRIVEE, JE SUIS ACCUEILLI SUR LE SITE ET JE M’ORIENTE, JE CONSULTE LE MEDECIN, JE PAIE LA PRESTATION, JE REPRENDS RENDEZ-VOUS, JE DONNE MON AVIS SUR LE SERVICE, JE BENEFICIE D’UN SUIVI… Même si tout est encore perfectible et que l’utilisation de moyens multicanal n’est pas encore à un état vraiment abouti, on peut noter la volonté d’accueillir et de guider chaque jour le patient le plus efficacement et le plus humainement possible.
Humanistes ? Pas seulement ! Certes, cet organisme est à but non lucratif, mais en gérant chaque jour un peu mieux le parcours patient, cet établissement maîtrise de plus en plus ses coûts en optimisant une organisation complexe à mettre en œuvre, quand on sait que cet organisme gère plusieurs dizaines de professionnels de santé et administratifs, et peut traiter plusieurs centaines de rendez-vous par jour !
Alors si ce parcours permet aux patients de se sentir mieux informés, mieux accueillis, mieux suivis, bref mieux traités, et qu’en plus le parcours va dans le sens de l’amélioration de l’organisation des moyens de l’établissement, pourquoi tant d’autres attendent-ils encore de mettre un réel parcours patient en place ?
Richard Billaudel
Spécialisé en relation client / citoyen / patient, j’accompagne aujourd’hui des clients publics et santé dans leur transformation numérique et organisationnelle.
Caractéristiques ? Né curieux, avec une fâcheuse et souriante tendance à l’ironie…