L’interface graphique est le lien de communication direct entre la marque et le client. C’est un peu la partie visible de l’iceberg ! Dernièrement, la plupart des interfaces graphiques se sont simplifiées, avec notamment la disparition du relief. Ces nouvelles interfaces épurées, aux formes simples, aux aplats de couleurs vives et aux typographies fines définissent ce qu’on appelle le flat design. Cette considération du client dans le processus de création a pour objectif de privilégier l’expérience, c’est à dire de lui apporter une pleine satisfaction, tant en terme d’utilisabilité que de ressenti émotionnel.
Hier, le skeuomorphisme
Pour comprendre cette évolution (quasi révolution chez les designers), il faut remonter aux débuts des usages mobiles et tactiles, concrétisés par l’arrivée de l’iPhone d’Apple en 2007. A cette époque, l’interface graphique de l’iPhone fait la part belle au skeuomorphisme, c’est à dire que l’interface cherche à reproduire fidèlement l’apparence réelle d’objets physiques ou de matériaux, par exemple l’application bloc note qui ressemble à un post-it.
L’objectif des cette représentation visuelle est de permettre aux éléments graphiques d’avoir une forte affordance, comprenez une grande capacité à suggérer leur propre utilisation. Ce style s’avéra très efficace, les usagers de ces nouveaux smartphones adoptant rapidement ces nouvelles interfaces avec le succès qu’on leur connaît.
Pourquoi le flat design aujourd’hui ?
En 2012, Windows Phone, qui n’a d’autre choix que de se démarquer pour exister face à la concurrence, propose une interface flat design qui sera rapidement suivie par les deux mastodontes que sont Google et Apple, confirmant alors cette tendance naissante.
Mais le flat design est plus qu’un simple parti pris de designer, c’est aussi et surtout la réponse graphique aux nouveaux usages et aux contraintes qui en découlent.
En effet, la multiplication des supports aux résolutions et tailles d’écrans variées a contraint les concepteurs à proposer des interfaces pouvant s’adapter à chaque support. Ce design modulable, appelé responsive design, est simplifié par la souplesse qu’autorise le minimalisme du flat design.
Le flat design a également permis de rendre les interfaces plus claires et lisibles en s’affranchissant de tous les éléments perturbateurs qui polluaient la lisibilité. Concrètement, ce qui était jusqu’alors représenté de manière ostentatoire et qui poussait au second plan le contenu éditorial, doit aujourd’hui être subtilement suggéré à l’utilisateur qui doit tout de même bien comprendre les possibilités d’interactions.
Pour conserver cette compréhension de l’interface tout en réduisant l’impact visuel des éléments structurants, ergonomes et designers ont été mis à contribution. L’ergonome devant plus que jamais maîtriser les comportements cognitifs des utilisateurs et les designers devant manier avec subtilité les typographies, les couleurs et les espacements pour conserver le bon équilibre visuel.
Et demain ?
Des variantes graphiques vont bien évidemment apparaître puis disparaître comme toute tendance s’appuyant sur un effet de mode, mais on peut tout de même affirmer que cette discrétion du graphisme au profit du contenu est une avancée qui démontre une certaine maturité des supports web et mobile.
« La simplicité est la sophistication suprême » Leonardo da Vinci
François Babin
crédit photo : ra2 studio - Fotolia.jpg
Diplômé au début des années 2000 de la première promotion multimédia de l’Ecole de Design Nantes Atlantique, j’ai pu suivre et accompagner cette évolution digital (révolution ?) que l’on vit depuis.
J’ai cofondé et dirigé pendant une décennie une agence de design “print et multimédia“ avec laquelle j’ai pu participer dans un premier temps à la transformation digitale du secteur de la communication puis dans un second temps de tous les secteurs de l’économie.
Arrivé en 2013 au sein de la Digital Agency d’Orange Applications for Business comme responsable adjoint, j’ai contribué à la mise en place de méthode Design Thinking pour répondre aux enjeux de l’UX.
Aujourd’hui je suis en charge de l’organisation opérationnelle d’une équipe d’une vingtaine de designers UX et UI répartis entre Paris, Lyon et Nantes.
Je fais également du conseil et de qualification de projets en avant-vente, en définissant les méthodes d’UX design les plus aptes à répondre aux problématiques de transformation digitale des clients d’Orange Business.