La révolution numérique dans les pays en développement est en marche

On parle aujourd’hui beaucoup de la révolution numérique dans le secteur santé dans les pays développés. Hôpitaux numériques, télémédecine, télésuivi des malades chroniques, autant de solutions qui semblent pouvoir apporter une réponse pertinente aux principaux enjeux des pays développés : faciliter l’accès à des soins de qualité et faire face au vieillissement de la population tout en maîtrisant les dépenses de santé. Mais l’e-santé a aussi un très grand rôle à jouer dans les pays en développement… faisons le point.

Santé : la situation alarmante des pays en développement


Il faut bien se rendre compte de la réalité de la situation dans les pays en développement.  Dans ces pays, les inégalités sont sans commune mesure avec ce que l’on évoque dans les pays développés : les personnes vulnérables et défavorisées accèdent plus difficilement aux soins, tombent davantage malades et meurent plus jeunes que les personnes qui occupent une position sociale plus privilégiée.

  • Le risque pour un enfant de décéder avant son 5ème anniversaire est 8 fois plus élevé dans la région africaine qu’en Europe selon l’OMS.
  • Dans 9 pays d’Afrique Subsaharienne, l’espérance de vie moyenne des hommes et des femmes est inférieure à 55 ans.
  • Les pays à revenu élevé disposent en moyenne de près de 90 infirmières et sages-femmes pour 10000 habitants, tandis que dans certains pays à revenu faible, la densité de ce type de personnel est inférieure à 2 pour 10000 habitants.

Prêts pour un saut technologique !


La santé est au cœur de la lutte contre la pauvreté et, en particulier dans le cadre de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Pour trouver des solutions aux problèmes d’accessibilité des soins, de plus en plus de pays, d’ONG et de leaders politiques des pays en développement se tournent vers les solutions d’e-santé et plus particulièrement celles embarquées sur les mobiles.

En effet, avec un taux de pénétration de 82%, le téléphone mobile est envisagé comme un support clef pour la transmission et la récolte d’informations médicales.

On a ainsi vu émerger divers types de solutions. Pour le grand public tout d’abord, avec :

  • des services de « healthlines » : comme la 255 Healthline de Vodafone ou My Healthline d’Orange qui donnent accès respectivement par téléphone et par sms à des conseils médicaux.
  • des services d’authentification de médicaments avec notamment mPedigree qui propose via un code à usage unique aux patients de vérifier si leurs médicaments sont bien des « originaux » et non des médicaments contrefaits
  • ou des services plus généralistes pour connaitre la pharmacie de garde par exemple avec 712 Pharmacie de garde

Ensuite pour les professionnels de santé eux-mêmes avec des services qui se développent pour faire du diagnostic à distance notamment ou du suivi médical maternel et infantile comme avec le programme DJOBI.

Quels bénéfices attendre du développement de l’e-santé ?


La santé mobile pourrait sauver un million de vies en Afrique subsaharienne d’ici 2017 (1)…  Rien que ça me direz-vous ! Mais l’e-santé va-t-elle tenir ses promesses dans les pays en développement ?

Si on se contente d’initiatives pilotes, on pourra vraiment en douter par contre, si les projets se pérennisent avec un modèle économique, la transformation digitale risque d’amener une véritable révolution dans la santé dans ces pays !

Qu’en pensez-vous ?

Philippe.

 

(1) PwC Feb 2013 The impact of the connected life over the next five years

 

Crédit photo : ©karelnoppe
 

 

 

Philippe Genestier

Chef de projet dans l’équipe e-santé d’Orange Labs, j’ai participé à de nombreux projets d'e-santé ou de m-santé, en particulier dans le domaine de la collecte de données et du télésuivi de patients. Un point de vigilance particulier : la simplicité pour l’utilisateur !